Courir après le temps, un zapping permanant sur l'enfant !

"Dépêche-toi de finir ton assiette !"

Courir après le temps, un zapping permanant sur l'enfant !

«Dépêche-toi de venir te laver les mains ! Dépêche-toi de finir ton assiette !  »

Monsieur "vite fait" et madame "mal fait" ont un fils. Comment l'appellent-ils ? « Dépêche-toi ».


Les parents pressés seraient des parents stressés. Les enfants que l'on presse seraient stressés ou feraient généralement mal les choses. Quand il faut faire vite, bien souvent on fait mal.
A force de hâter les choses, nous perturbons le rythme des enfants. Si nous voulons que les enfants nous respectent, il serait bon de respecter leur rythme de vie et sans leur imposer le nôtre.
Ce qui signifie que nous devrions nous adapter à son rythme et non l'inverse.

 

Les départs «chronométrés» de la maison le matin, pour se rendre à la crèche où à l’école, et tout le quotidien, offrent-ils suffisamment la possibilité à l’enfant de faire les choses à son propre «tempo» et respectent-ils ses apprentissages ?

A chacun sa cadence
Respecter le rythme de l’enfant c’est le considérer avec des besoins spécifiques et un rythme qui lui appartient. La réplique:« Dépêche-toi de finir ton assiette ! » impose un rythme qui convient aux adultes et non à l’enfant. Hâter un enfant à finir son assiette parce que les autres ont terminé a-t-il du sens ? Le temps du repas implique la notion de plaisir et se nourrir n’est pas qu’un besoin biologique, c’est aussi une activité a part entière qui demande de l’attention, de la précision, des tentatives pour le jeune enfant.

Ne pas mettre au rythme du plus rapide, mais laisser à l’enfant la possibilité de trouver son propre rythme c’est être attentif et bienveillant. Chaque enfant adopte une cadence qui lui est propre en fonction de ce qui est bon pour lui.

À force de hâter les choses, nous perturbons le rythme de l’enfant et le mettons en insécurité. La maman de Léo 6 ans, raconte qu’il avait une peur bleue de l’horloge du salon.
Elle comprit après quelques mois que dès qu’elle rentrait dans cette pièce et qu’elle voyait l’heure, elle s’écriait «Vite !»

 

Observer c’est considérer avec attention la manière dont l’enfant va s’approprier les choses à son rythme et c’est ainsi en tant qu’adulte offrir la possibilité à l’enfant d’agir en lui accordant du temps. C'est ainsi faire en sorte que l’enfant se sente accepté dans le tempo qu’il adopte, compris et non jugé.

Pas à pas
Pendant que certains jouent les aventuriers sur le plan moteur, d’autres vont explorer avant de se lancer, pour plus de maîtrise. D’autres encore seront moins habiles à monter, grimper ou sauter, mais manieront aisément le langage.
Les apprentissages se font les uns après les autres, dans un ordre propre à chaque enfant, en fonction de ses compétences du moment, du regard confiant et valorisant que l’adulte lui aura accordé. On n’évalue pas un enfant par rapport à la norme, ni par rapport à un autre enfant, mais par rapport à lui et ses acquisitions.

Poser un regard positif sur les capacités de l’enfant, lui laisser le temps de gravir les étapes, sans le presser, en l’encourageant peut suffire à lui donner confiance en lui.

Mode d’emploi tranquillou en 2 points :

- Respectez le rythme de vie de l’enfant sans lui imposer le vôtre
- Prévoir une marge de manœuvre plutôt que de presser le pas !

C'était dans STRADA le magazine du bien-vivre en septembre 2019 : Strada automne 2019