Laissez-les entrer en contact avec la nature !

Après "laissez-les aller dans la gadoue !" ...

Laissez-les entrer en contact avec la nature !

 ″Laissez-moi apprendre de la Nature", vous vous y opposeriez si un enfant vous le manifestait. Non a priori. Alors pourquoi cette frénésie du monde artificiel et des jouets en plastique par milliers alors qu’enfant et Nature sont faits pour vivre ensemble ?

Vous avez probablement déjà observé la spontanéité d’un insecte attiré par une lampe allumée. Nous pourrions alors parler de métaphore entre l’insecte et l’enfant avec sa propre attirance vers le vivant. Le jeune enfant serait attiré par l’extérieur comme un insecte à la vue de la lumière.

En crèche, il suffit de dire : ″on va dehors !″ pour voir et entendre l’engouement des enfants. Il suffit d’ouvrir une porte pour voir se faufiler à la sauvette un tout-petit. Il suffit de les regarder courir ou attraper le premier bout de bois qu’ils ont devant eux pour comprendre ce besoin de Nature.

Petits bobos, grandes découvertes

Dehors, l’enfant va apprendre de son environnement et de lui-même. Et oui, courir à l’extérieur est bien différent de courir à l’intérieur. Son corps tout entier apprend à se mouvoir et à ajuster sa trajectoire. Les cours de crèches devraient, sans discussion aucune, offrir des différences de niveau pour permettre aux enfants d’appréhender la pente. Au Danemark, certaines aires de jeu ne sont aucunement équipées de structures de motricité, mais de vértiables tranchées. Gravir la pente debout ou en mode ″rangers ″ permet de mettre en place des stratégies pour atteindre son but. Une fois en haut, descendre en marchant, en courant ou en roulant va permettre d’adopter une ou des stratégies ! En expérimentant ces différentes possibilités offertes par son corps et l’environnement, l’enfant acquiert confiance en lui et en ses capacités, agir est le premier gage de confiance en soi.

Les flaques, la gadoue, les bouts de bois, les cailloux, les insectes, la terre, les feuilles sont d’autant de supports d’expérimentation mêlant la motricité globale, la motricité fine au sensoriel et à l’imaginaire. Plus riche que la nature, j’ai envie de dire ″y a pas ! ″ Prenez le temps d’observer, de toucher, de marcher, courir, grimper, sauter… vous comprendrez. Avec ces petits trésors dénichés dehors l’enfant développe ses capacités exécutives. Les fonctions exécutives (décritent par Céline Alvarez) correspondent aux capacités nécessaires pour s'adapter à des situations nouvelles dites "non routinières" pour lesquelles il n'y a pas de solution toute faite. Pour le jeune enfant que l’on autorise à explorer, dehors, et sans jouets, se mettent donc en place ces extraordinaires fonctionnalités qui vont l’amener à élaborer des stratégies, maintenir son attention, jusqu'à parvenir à réaliser son action, à s'adapter à des imprévus et à des situations qui ne fonctionnent pas.

"J'entends, j'oublie - Je vois, je me souviens - Je fais, je comprends"

Confucius

Il alors est nécessaire d'accepter que le tout-petit aille dans les cailloux, qu’il s’égratigne les genoux ou qu'il se salisse. C'est lui permettre d’accéder au plus haut potentiel de ses capacités, de grandir et de mieux appréhender son environnement. Garder un enfant sous cloche s'avère beaucoup plus dangereux que d'oser le laisser s'aventurer. Le surprotéger, maintient un état de dépendance et nuit à son estime personnelle.

"La protection d'un enfant devient abusive quand elle entrave son développement" Stéphane Clerget, pédopsychiatre.

Rassurez-vous des études québécoises démontrent que les enfants s’engagent rarement dans des actions qu’ils ne sont pas certains de réussir. De manière instinctive, ils agissent dans les limites de leurs capacités.

La Nature nous veut du bien

Plutôt que de s'en éloigner en s'enfermant, rapprochons-nous d'elle. S'en détourner, en tant qu'adulte et enfant ont des conséquences sur notre corps et notre mental. S’ en priver, c'est se faire du mal à court, moyen ou long terme.

"Les enfants qui sont actifs dans la nature deviennent des adultes actifs dans la nature" John D.Thompson

Regardez la terre et l’herbe d'un autre oeil, elles offrent une à elle seule une collection de bienfaits. Et bonne nouvelle, le printemps arrive ! Les plus frileux vont alors pouvoir en profiter pleinement !

Marina Lemarié