Le mouvement et la prise de risque au service du jeune enfant !

Le mot d'ordre : AGIR par soi-même ...

Le mouvement et la prise de risque au service du jeune enfant !

Le mouvement et la prise de risque au serice du jeune enfant !

Cette petite fille que vous voyez en haut du mur d’escalade a 3 ans et demi maintenant et fait l’objet de quelques-uns de mes articles de blog depuis qu’elle est née ou presque (retrouvez les articles en bas de page).
Cette fois, c’est en la voyant grimper avec aisance sur ce mur d’escalade que j’ai eu envie de vous parler de l’importance de laisser le jeune enfant agir par lui-même. Le meilleur moyen de développer ses capacités psychomotrices ne serait-il pas dans la liberté d’action ?
Pouvons-nous et devons-nous travailler contre l’apparente ″ culture de la prudence ″  où les enfants sont protégés contre les risques et les dangers potentiels liés à leur activité physique ?


Le risque zéro n’existe pas, on le sait.

À partir du moment où nous arrivons sur terre, rode un danger : celui de perdre la vie ! Un bébé qui commence à faire ses premiers pas risque de tomber et de se faire des bosses parce que les chutes sont inévitables. Est-ce que pour autant nous nous empêchons de vivre ? Est-ce que l'on va enfiler la tenue du bonhomme Michelin à notre progéniture ?  En laissant le jeune enfant agir par lui-même, nous lui offrons bien plus que ce que nous pourrions penser. Le tout-petit va alors  développer non seulement son sens de l'équilibre, et sa motricité, mais il va aussi développer sa capacité d’analyse en optant pour une stratégie plus qu’une autre. Il prend alors lui-même des décisions, il développe sa pensée et sa volonté d’action. Les études danoises sur les jeux à risques démontrent que les compétences enseignées à travers les jeux à risques développent un meilleur sentiment à l’égard de soi et des autres avec une meilleure perception de ses propres capacités. Cf livre de Marina Lemarié " On est fait pour ça ! " . La santé mentale du jeune enfant s’en trouve bien meilleure tout comme sa santé physique. Les interactions avec les autres et la volonté d’inclure l’autre dans le jeu en sont décuplées.
Cette somme d’atouts contribue alors grandement à renforcer la confiance en soi du jeune enfant. Un bagage pour l’avenir !
Alors, encourageons nos petits explorateurs à se lancer et à développer leur confiance en eux-mêmes de manière saine et progressive.

Savez-vous que le mot le plus dit à un enfant, en France, est ATTENTION quand dans les pays scandinaves les adultes lui disent VAS-Y !

Qu'est-ce que la psychomotricité ? Pour bien comprendre, revenons à la psychomotricité : son étymologie peut nous y aider.
Le mot "psychomotricité" est formé par la combinaison de deux termes grecs : "psyche" et "môtion".
"Psyche" (ψυχή) désigne l'âme ou l'esprit en grec ancien. Dans le contexte de la psychologie, cela renvoie à l'ensemble des fonctions mentales, des émotions et de la personnalité.
"Môtion" (μότιον) fait référence au mouvement. C'est dérivé du verbe "movere" en latin, signifiant "bouger" ou "mettre en mouvement".

Ainsi, la psychomotricité est littéralement la combinaison de la psychologie (l'aspect mental) et du mouvement (l'aspect physique). La psychomotricité se concentre sur l'interaction entre le corps et l'esprit. Elle met en évidence les liens étroits entre le mouvement, les émotions, le développement cognitif et la construction de la personnalité.
En résumé, l'étymologie du mot "psychomotricité" reflète son objectif principal : comprendre et travailler sur la relation entre l'esprit et le mouvement, dans le but d'améliorer le développement et le bien-être des individus.

Le Dr Juan d'Ajuriaquerra, l'un des précurseurs de la psychomotricité, la définit ainsi : « Le concept de psychomotricité tente de mettre en évidence l'interrelation entre les fonctions motrices et la vie psychique de l'individu, le corps étant considéré comme point d'ancrage des expériences sensorimotrices, émotionnelles et affectives, cognitives et sociales »

Comment stimuler la psychomotricité du jeune enfant ?

La première chose est de SORTIR dans le jardin, dans un parc, en forêt en laissant tomber les écrans le plus mauvais support de développement de la psychomotricité. Le temps passé dehors devrait être plus important que le temps passé dedans. L’ est-il vraiment ?
Encourager le jeu actif et sportif, utiliser des supports de jeu encourageant la coordination, favoriser les activités sensorielles, offrir des moments de jeu libre en laissant l’enfant  grimper en lui faisant des propositions matérielles (meubles, buttes de terre, arbres, poutres, etc.) que vous autoriserez. Envelopper l’enfant non pas, d’une combinaison rembourrée, mais d’un environnement stimulant où votre mission est  simplement d’encourager les progrès de l’enfant. Autant de façons de stimuler la psychomotricité du jeune enfant, de l'aider à acquérir des compétences motrices solides et à développer la confiance en soi.

L'escalade : un bon sport pour la psychomotricité

L’escalade que pratique la petite Frida, est un sport qui allie justement l’aspect moteur et physique et l’aspect mental et psychique. Il offre de nombreux intérêts pour les jeunes enfants, et peut se pratiquer dès 2 ans même si escalader se fait bien avantC’est une activité complète pour développer la psychomotricité des enfants :

    • Coordination et motricité fine : en escaladant, les enfants doivent utiliser leurs mains et leurs pieds de manière coordonnée pour trouver les meilleures prises. Cela développe leur motricité fine et renforce leur coordination.

    • Perception spatiale : grimper demande aux enfants de bien évaluer leur environnement et de prendre des décisions rapides quant aux mouvements à effectuer. Cela favorise le développement de leur perception spatiale et de leur sens de l'équilibre.

    • Force physique : l'escalade sollicite les muscles de l'enfant, ce qui contribue à renforcer son tonus musculaire. En grimpant, il travaille également sa posture et sa stabilité.

    • Confiance en soi : chaque fois qu'un enfant atteint un nouveau sommet en escalade, il gagne en confiance en ses capacités. Il apprend à se fixer des objectifs et à les réaliser, ce qui renforce son estime de soi.

En résumé, stimuler la psychomotricité des jeunes enfants est essentiel pour favoriser leur développement physique, cognitif et émotionnel. L'escalade et les jeux libres notamment sont des outils fantastiques pour atteindre cet objectif et offrent aux enfants des opportunités uniques de développer leur psychomotricité de manière amusante et enrichissante. Alors, encourageons-les à grimper, à jouer, à s’émouvoir et à s'épanouir dans leur parcours de découverte et de développement !

Petit plus : En régulant l’ hyperactivité de l’enfant, l'escalade l'aide à se calmer et à être davantage à l'écoute de son corps et de ce qu'il ressent. Elle permet à l'enfant de gérer ses émotions. Laisser un enfant hyper actif grimper, c'est aussi lui permettre d'atteindre un objectif qui est le sommet. Un superbe entraînement pour la vie !

Marina Lemarié, formatrice et consultante spécialisée dans l'aménagement au naturel des espaces de la petite enfance.

 

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