Le syndrome d'Heidi !

Nous n'avons jamais été aussi déconnectés de la nature ...

Le syndrome d'Heidi !

Le syndrome d'Heidi !

Souvenez-vous de cette série animée, où Heidi cette petite fille aux joues roses tombait malade en arrivant à la ville et parvenait seulement à se soigner lorsqu’elle retournait dans ses montagnes. Son amie Clara, qui était malade, avait bonne mine à chaque fois qu’elle venait lui rendre visite. De quoi pouvait donc bien souffrir la petite Heidi ? Elle souffrait d’un trouble dû au manque de nature tout comme son amie à qui le grand air faisait le plus grand bien ! Nous avons donc tant besoin de passer du temps dehors dans la Nature ?

C'est Richard Louv, auteur et journaliste scientifique, qui a fondé et préside l’ONG Réseau Enfants & Nature, qui a donné un visage à ce syndrome, en 2005, en le baptisant ″ le syndrome du manque de nature ″. Il s’agit d’une maladie dépourvue de diagnostic médical et que lui-même définit comme ″ l’impact de l’éloignement du monde naturel sur la santé physique et mentale ″. En effet, alors que nous pensons passer 66% de notre temps à l'intérieur, soit environ 16 heures, nous passons en réalité, 90% de nos journées, soit plus de 21 heures à l’intérieur. Nous sous-estimons largement le temps passé à l’intérieur.
"Nous assistons à un phénomène générationnel caractérisé par une tendance croissante à vivre en intérieur ; le seul moment où nous sommes exposés à l’air frais et à la lumière naturelle se limite aux déplacements entre notre domicile et l’école ou le bureau", explique Peter Foldbjerg, responsable du département Énergie et Climat intérieur du Groupe VELUX. Entre travail, école, crèche, transports, clubs de sport, courses alimentaires, magasin et domicile, le temps passé dans les espaces confinés a été démultiplié.

Nos enfants, aujourd’hui, ont peur des insectes, ont parfois du mal à s’asseoir à même le sol. Il semblerait que dans nos vies il n’y ait pas de place pour nous salir les mains avec de la terre !

La faute à qui ?

Depuis au moins deux générations, nos modes de vie ont changé et notamment notre relation à la nature.

 1- Les premiers fautifs : les écrans qui sont des voleurs de temps redoutables pour les enfants comme pour les adultes. Ils nous attirent, nous détournent, nous séquestrent et nous privent d’un bien fait indiscutable : la nature ! La première étude qui a lié les troubles de l’attention et de l’hyperactivité au visionnage de la télévision publié en 2004, annonce clairement que la télévision est portée coupable ! L’hôpital de Seattke soutient qu’un enfant d’âge préscolaire augmente de 10 %,  à chaque heure passée devant l’écran, la probabilité qu’il développe des problèmes de déficit de l’attention avant l’âge de 7 ans.

 2- Le second fautif : La peur ! La peur empêche de façon puissante les parents de laisser leurs enfants jouer dehors, en pleine nature alors qu’eux-mêmes en jouissaient lorsqu’ils étaient petits. La peur des mauvaises rencontres en pleine nature, la peur des voitures, de mauvaises rencontres, la peur de se blesser et de se salir avec la nature elle-même. Une peur terrible, car elle prive l’enfant des bienfaits indispensables à son bon développement !

″Jamais au cours de notre histoire une espèce n’avait autant été déconnectée de la nature″,
 affirme Richard Louv.

La Nature réparatrice

Les travaux plus importants sur le sujet font ressortir que les enfants qui jouent entourés de champs ou de jardins, d’arbres, de rochers avaient une meilleure coordination motrice et une plus grande capacité de concentration que les enfants qui jouent dans un environnement avec de grands bâtiments et sur un sol artificiel.
Des chercheurs parlent des effets de la nature  comme de véritables vertus thérapeutiques sur les troubles du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH) que l’on peut rencontrer aujourd’hui. Ainsi, certains chercheurs des États-Unis recommandent des expériences dans la nature en complément ou même en remplacement de médicaments. Les parents témoignent que les enfants sont alors bien plus calmes à l’extérieur, à tel point que certains songent sérieusement à déménager pour vivre à la campagne, à la mer ou la montagne. L’hypothèse du syndrome du manque de nature pourrait peut-être même faire partie des facteurs aggravants des troubles de l’attention chez beaucoup d’enfants. Et si l’être humain créait lui-même ses troubles en se privant de ce qui lui ait le plus bénéfique, la nature ?

Retrouver cet article sur Strada magazine n° 60 Printemps 2023


Marina Lemarié  auteur de  ″ On est fait pour ça ! ″  Apprendre est notre Nature, la Nature est note meilleur mode d’apprentissage.

D’après la lecture ″  Mettez vos enfants  au vert ″  La clé oubliée de leur épanouissent ″ de Richard Louv