Si l'extérieur des crèches s'inpirait du dedans !
Une continuité entre dedans et dehors ...
Si l'extérieur des crèches s'inspirait du dedans !
Alors que dans les pays scandinaves il est ancré de vivre dehors 90% du temps, et que cela s’applique bien sûr aux crèches et aux écoles, notre culture française a du mal à encore du mal à adopter cette belle habitude. Les EAJE sont peu aménagés pour permettre cette évolution vers une vie plus tournée vers l’extérieur, même si les efforts se multiplient. Mais comment aménager les espaces pour qu'ils invitent les enfants et le personnel de crèche à sortir ? Comment faire en sorte qu'ils répondent au besoin de découverte du jeune enfant ?
Les multiples bienfaits du contact avec la nature pour le jeune enfant ne sont plus à prouver, j'y fais régulièrement allusion dans les différents articles de ce blog, ou encore dans mon livre « On est fait pour ça ! Apprendre est notre nature, la Nature est notre meilleur mode d’apprentissage ! » Bien souvent, les espaces extérieurs des crèches, jardins d’enfants et écoles sont pensés avant tout pour la motricité. Cela correspond à un besoin, certes, mais ce n’est pas le seul ! Cela reviendrait à penser que la nature n’est faite que pour pratiquer un sport ? Est-ce que vous allez dehors, vous, que pour faire du sport ? Ce serait un peu réducteur, non !
S'inspirer du dedans pour faire dehors
Si nous abordions l’aménagement extérieur un peu comme on travaille sur l’aménagement intérieur pour faire en sorte que l’espace proposé puisse répondre aux besoins du jeune enfant et des adultes qui l’accompagnent ? L’association NAVIR, fondé par Didier Heintz, architecte et designer, s’attache à aborder les liens entre pédagogie et espace, selon 4 angles : sensoriel, moteur, relationnel et symbolique.
• Le besoin symbolique est celui qui correspond à l’envie de faire semblant, de « faire comme ». La dînette est un jeu universel qui répond à ce besoin. Allez hop ! On dédit alors un espace de la cour ou du jardin à la dînette avec ce que j’appelle des gamelles et des ustensiles de récupération pour leur offrir du vrai. Notre fameuse "mud kitcheen", ou cuisine à boue, prend place !
• Le besoin sensoriel est celui qui vise à explorer les sens, le toucher, avec l’eau, la terre, mais aussi les sons et les mouvements. Restons simples en accrochant dans les arbres des carillons, clochettes, rubans et autres supports légers qui vont s’activer avec le souffle de l’air.
• L’espace relationnel peut également se mettre facilement en place dans un espace extérieur, pour privilégier les regroupements, lire une histoire, chanter, mais aussi créer le coucou caché en faisant en sorte qu’elle cabane ou des buissons favorisent le fait de voir sans être vu par les autres ( principe fondamental des Maisons vertes de Françoise Dolto).
• L’espace dédié à la psychomotricité est bien sûr à envisager, et c’est à celui-ci que l’on pense en premier, mais il ne doit pas primer sur le reste. Place aux rondins de bois, aux petites poutres, à l’escalade et bien-entendu aux tricycles.
Et le principe « d’action – réaction » dans tout ça ? Ou comment expérimenter la conséquence des actions réalisées, les lois physiques en quelque sorte ? Trouvez des cheneaux que vous coupez en prenant soin de poncer les bords (au Danemark ils ne s’arrêtent pas à ce là, mais nous sommes en France!), fixez-les de façon à ce qu’ils soient inclinés afin que les enfants fassent descendre balles ou petites voitures. Action-Réaction !
Le jardinage me direz-vous ? Le jardin potager prend sa place là où s’est le plus pratique par rapport à un robinet par exemple, mais quand vous ne savez pas où le positionner il s’invite alors dans la zone sensorielle puisque la manipulation de la terre, de l’eau, des bouts de bois, des herbes, favorise le développement des sens.
Et les poules et les poules ... dont on me parle tant ? Il ne reste plus qu’à leur trouver la meilleure place !
En matière d’aménagement, que ce soit l’extérieur comme l’intérieur, l’important est de privilégier l’exploration et l’expérimentation libre de l’ enfant afin de s’approprier l’environnement et développer leurs sens. À nous d’être dans l’accompagnement de ces apprentissages qui répondent à un besoin : celui d’apprendre !
Envie ou besoin de travailler sur l’aménagement extérieur de la crèche où vous travaillez en ville ou à la campagne avec un espace restreint ou d’un grand jardin, je vous accompagne par la formation ou le conseil en aménagement intérieur comme extérieur.
Marina Lemarié
Si vous voulez aller plus loin : « On est fait pour ça ! » Apprendre est notre nature et la nature est notre meilleure mode d’apprentissage. Marina Lemarié éducatrice de jeunes enfants,en France et à l'étranger, ancienne directrice de crèche, formatrice depuis plus de 10 ans et consultante spécialisée dans l'aménagement des crèches au naturel.
« Mettez vos enfants au vert », le livre de Richard Louv. Ce journaliste américain pointe le manque de contact avec la nature comme cause de certaines difficultés pour les enfants : un phénomène qu'il appelle le syndrome du manque de nature. Grâce à des analyses scientifiques, il exprime comment la vie coupée de la nature peut perturber l’évolution physique et émotionnelle des enfants.