Fasciné par l'autre !
La fascination fruit de la fertilité imaginaire, sociale et intellectuelle
Fasciné par l’autre !
Les vacances de Frida, 24 mois, se passent en partie en mode road trip à vélo. Les kilomètres s’enchaînent et les découvertes aussi. La plus fascinante est probablement la rencontre avec un âne ! Mais qui de Frida ou de l’âne est le plus fasciné ?
Les enfants sont spontanément attirés par les animaux, et ce dès leur plus jeune âge. Les animaux sont eux aussi sensibles à la présence des enfants. Pourquoi ça ? Il existe comme un amour mutuel entre eux, une proximité qui les unit. Si vous regardez bien les enfants sont particulièrement attirés par les animaux à fourrure, parce qu’ils rassurent. Les animaux s’approchent plus volontiers d’un jeune enfant par protection et par tendresse.
De la fascination à la fertilité des interactions
Lors de la première rencontre, c'est la fascination qui entre en jeu. Cette manière d’être captivé par quelque chose, voire hypnotisé comme pourrait l’être le serpent au son de la flûte, est en fait une intrigue qui amène à observer avec attention.
Un petit zoom sur notre ami l'âne :
La plupart des dictons populaires en font un animal têtu (« têtu comme une mule »), borné (« on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », rendons-lui justice, il le mérite ! Pour commencer, l’âne est présent parmi les animaux de la crèche de Noël où il symbolise fidélité et obéissance. Et toc ! Ensuite sa curiosité pour le petit de l'homme traduit une envie, voir un besoin, de tendresse tout simplement. Pour finir, son intelligence en fait un animal qui aide l'homme depuis des siècles, ne l'oublions pas ! Nos âneries terminées, l'âne prend aujourd'hui un nouvel engouement en devenant un animal de compagnie fort apprécié !
Zoom plus détaillé sur le jeune enfant :
Le jeune enfant est un véritable épistémophile. Il a soif d’apprendre et les animaux sont de véritables ressources d’apprentissage. Ainsi, laisser la possibilité à l’enfant de découvrir le monde animal (plutôt de dire ″ oust ″ à notre ami l’âne, pour l’éloigner de notre progéniture, par mesure de sécurité), c’est non seulement lui donner accès aux conduites sociales, mais aussi à de nouvelles ressources intellectuelles et à ″ la fertilité ″ de l’imaginaire selon Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’INSERM, chercheur et spécialiste de la relation entre l’enfant et l’animal, qui a consacré plusieurs livres à la relation entre l’enfant et l’animal.
Les recherches expérimentales, les observations cliniques, le vécu des parents et des éducateurs montrent en effet que les relations avec les animaux apportent un éclairage incomparable sur les mécanismes qui façonnent le développement du « petit de l’Homme », en particulier sur les processus d’attachement, les conduites sociales, les habiletés motrices et corporelles, et donc la stimulation des ressources intellectuelles et de l’imaginaire ″. Ainsi, selon ce professeur, ″ si nous ne favorisons pas la découverte de la nouveauté ni les contacts avec un cercle élargi, l’enfant sera insécurisé face à un animal inconnu, tout comme face à une personne ou une situation nouvelle ″. Autrement dit, favorisons les rencontres avec les animaux, elles contribuent grandement au bon développement de l’enfant. Dans son livre ″ l’enfant et l’animal ″, Hubert Montagner décrit tout ce que l’interaction avec un animal peut favoriser chez l’enfant : la sécurité affective, l’apaisement, la confiance en soi, l’attention, l’imagination, la créativité…, et nous explique comment cette relation peut aider un enfant à se réaliser comme être social à part entière.
Vous l’avez compris, les animaux sont nos amis, et pour preuve : Combien de “doudous” sont des animaux ? Combien d’enfants sont appelés avec tendresse “mon chaton”, “ma belette”, “ma puce” ? Combien d’animaux sont les personnages de livres pour enfant ?
Marina Lemarié
Bibliographie :
Les relations entre les enfants et leurs animaux familiers. Ed.L’école des parents / L'enfant et l'animal - Les émotions qui libèrent l'intelligence. Ed.Odile Jacob par Hubert Montagner.